D’où lui est venue l’inspiration ? C’est comment, pour un dessinateur, de créer des vêtements ? Qu’est-ce qu’il y a derrière ces petits personnages sur patchs ? Nous sommes donc allés à la rencontre du dessinateur français aussi talentueux que discret pour connaître tous ses secrets. Et on a appris plein de choses sur cette collection pour toute la famille !
Je suis vite parti sur les animaux. Je voulais des figures amicales pour les enfants, plus exotiques que les humains, que je dessine aussi régulièrement dans mon travail. Pour un enfant, un adulte c’est parfois quelqu’un qui gronde ! Un animal fait plus marcher l’imaginaire. Et très vite, j’ai eu envie que ces animaux dessinent eux-mêmes les motifs des vêtements, et se les échangent s’ils le veulent. J’aimais beaucoup cette idée. D’où les lignes, pois, hachures. Quelque part entre la forme géométrique élémentaire et le pelage d’animal. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi le zèbre : pour moi c’est un peu… un cheval à rayures !
C’était très important pour moi. M’appuyer sur le savoir-faire Petit Bateau m’a passionné. J’ai déjà fait des dessins en sérigraphie sur des vêtements, là j’avais envie d’autre chose… de motifs non pas sur mais dans les vêtements… un peu comme un pelage d’animal finalement !
J’ai toujours aimé porter des patchs. Ils sont pour moi comme une ponctuation graphique intéressante, surtout sur des pièces de qualité dont la coupe et la matière peuvent se suffire à eux-mêmes. Et puis j’aime le jeu de textures qu’ils créent avec le vêtement.
Une chance, sans hésiter ! J’ai réalisé les dessins d’origine en noir, au pinceau et à l’encre, je voulais faire écho au côté « cracra » que les enfants aiment bien quand ils commencent à dessiner. Bien sûr, ce noir est devenu « bleu smocking », l’iconique de Petit Bateau, en passant sur les vêtements.
Non, pour moi, c’est un support à part. Un textile prend la forme de celui qui le porte, et s’use dans le temps. Dessiner pour un vêtement, c’est accepter la déformation et l’usure. Et puis la première fonction du vêtement est la protection, j’aime aussi l’idée de dessiner pour un support qui a une utilité.
J’ai réellement apprécié cet échange. Pour moi, Petit Bateau est une marque particulière parce qu’elle a un savoir faire, une histoire forte. J’y suis entré en cherchant à me faire tout petit, à apprendre, à comprendre, et la visite de l’usine de Troyes a été déterminante pour moi. Découvrir le processus de production, parler avec les gens, voir comment ils répondaient à mes idées, m’a passionné. Je les ai trouvé très généreux dans le processus et nous avons vraiment avancé main dans la main dans la mise au point. D’ailleurs c’est aussi dans l’usine de Troyes que j’ai trouvé le bélier : il figurait en logo sur une des machines !